Aménagement de Frayères artificielles à Sandre
Le Sandre, Poisson roi de Vendée !
Quelques rappels sur l’espèce Sandre :
Originaire d’Europe centrale, le sandre (Stizostedion lucioperca) a été introduit dans nos eaux via le bassin du Rhin au début du XXème siècle.
Cette espèce ubiquiste et à la fertilité importante s’est très vite acclimatée à nos eaux et a colonisé la majeur partie des grands cours d’eau et lacs. Préférant les eaux calmes, troubles et profondes, le sandre peut être rencontré dans de divers milieux : étangs, rivières, canaux ou encore grands lacs de barrage. Il supporte également les eaux saumâtres (à salinité < 12 ‰) colonisant ainsi de vastes zones de marais.
Le Sandre en Vendée :
La Vendée est un des départements phare pour la pêche du sandre avec la présence de beaux spécimens sur l’ensemble des lacs et cours d’eau. Sa croissance rapide, son comportement parfois énigmatique et son fort intérêt gustatif en font un des carnassiers les plus prisés par les pêcheurs.
Même s’il n’est pas en danger, les captures de sandres diminuent sensiblement d’années en années notamment sur nos grands lacs de retenue de barrage. Ce résultat semble être dû à 3 principaux facteurs :
- La forte pression de pêche exercée sur cette espèce depuis de nombreuses années
- La diminution de la fonctionnalité voire la disparition de ses zones de reproduction (envasement progressif et gestion des niveaux d’eau peu favorable à cette espèce)
- La quasi absence de caches pour protéger cette espèce (« espace lunaire »)
Suite à ces observations inquiétantes, le sandre fait l’objet d’une attention toute particulière de la part de la Fédération de Pêche de Vendée et ses AAPPMA. En effet, les lacs de retenue de barrage, destinés à la production d’eau potable, sont aujourd’hui peu favorables à la présence et à la reproduction des poissons. La diminution de la fonctionnalité des frayères naturelles voire une disparition progressive de ces zones font que les densités de populations de sandres tendent à diminuer.
Le rempoissonnement :
Pour soutenir les populations de sandres dans les rivières et grands lacs du département, des lâchers de spécimens adultes et juvéniles élevés en pisciculture sont réalisés depuis de nombreuses années. Cette opération coûteuse s’est révélée au fil du temps très peu productive, avec une importante mortalité et un faible taux de reproduction des sujets alevinés.
La mise en place de frayères artificielles :
La Fédération de Pêche de Vendée, bien consciente de cette problématique, a expérimenté en 2017, avec l’aide de ses AAPPMA (Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique) et en accord avec Vendée Eau, la mise en place de frayères artificielles à sandre sur deux grands lacs de barrage : Pierre Brune et Albert, dans l’objectif de favoriser la reproduction du sandre.
Ces frayères artificielles à Sandre sont confectionnées à partir de panneaux de brandes (matière végétale) d’1m2 (1m*1m) d’une épaisseur moyenne de 8cm, fixés à l’aide de fils métalliques galvanisés sur un treillis soudé (armature métallique). Le dispositif est surélever de 10cm par l’intermédiaire de pieds en treillis soudés fixés au support dans l’objectif de limiter le colmatage et les prédateurs. L’objectif de l’aménagement étant de reproduire un support de ponte naturel de type racinaire, placé sur des zones où la reproduction n’était plus possible due à l’envasement progressif des lacs.
Le suivi de ces frayères artificielles courant 2017 a permis de mettre en avant la fonctionnalité de celles-ci avec la présence de sandres et d’œufs sur une majeur partie d’entre elles. Suite aux résultats très encourageants, la Fédération de pêche a souhaité continuer cette opération en 2018 avec la mise en place de 70 m2 de frayères artificielles sur 4 nouveaux lacs de barrage, à savoir le lac de Mervent, le lac de Sorin, le lac de la Vouraie et le lac du Marillet.
Le suivi de ces aménagements :
Ces suivis sont réalisés en bateau sur la période de reproduction du sandre, à savoir de mi-mars à mi-mai.
Pour visualiser la frayère et la présence de sandre et/ou de ponte, un opérateur plonge une caméra fixée au bout d’une perche télescopique et visualise le rendu en direct sur une tablette. Un câble coaxial permet de retransmettre en direct la vidéo sur la tablette via Bluetooth. Ce procédé permet de visualiser simplement la présence ou non de sandre et de ponte. Le seul facteur limitant étant la clarté de l’eau.