Suivi des espèces invasives
Les espèces exotiques envahissantes : sources de perturbations écologiques de nos milieux aquatiques
Comme de nombreux départements de la façade atlantique, la Vendée est confrontée depuis plus d’une trentaine d’années à la prolifération d’espèces végétales aquatiques envahissantes.
L’introduction régulière d’espèces exotiques en provenance de d’autres continents, comme les Jussies (Ludwigia sp) ou le Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) dans un premier temps puis l’Elodée dense (Egeria densa), la Renouée du Japon (Reynoutria japonica) ou la Crassule de Helms (Crassula helmsii) plus récemment, a créé de profondes perturbations écologiques des milieux aquatiques vendéens.
Ces proliférations végétales sont sources de nuisances spécifiques très marquées avec des conséquences pour le milieu (perte d’habitats, baisse de la biodiversité locale …) et pour les usages (entrave à la pratique de la pêche, à la navigation …). La gestion de ces plantes engendre également des coûts financiers très importants.
Exemple de la rivière Vendée en Juin 2016 à FONTENAY LE COMTE, colonisée par l’Egérie dense depuis 1998. Des travaux de faucardage sont réalisés annuellement afin de limiter le développement de cette plante.
Tous les bassins versants vendéens touchés …
Tous les principaux bassins versants du département sont confrontés ou menacés par ces plantes : Marais Poitevin, Marais Breton, mais aussi des cours d’eau comme la Sèvre Nantaise ou le Lay. A ce jour, plus de 1 200 kilomètres de voies d’eau départementales (rivières, réseaux de marais …) sont confrontés à une ou plus espèces végétales invasives ainsi que plusieurs Lacs de Retenue de Barrage !
Devant l’ampleur de ces nuisances et le coût engendré par les opérations de gestion, une réflexion départementale s’est engagée au début des années 2000 afin de disposer d’une logistique adéquate et de limiter le développement de ces espèces. Toute action passe ainsi par une vision technique et financière de la politique de gestion des milieux aquatiques : recueil des données sur la localisation des plantes, état des lieux cartographique, organisation et suivi des interventions, information du public, …
Une organisation départementale pour gérer ces espèces végétales.
Le Conseil Départemental de la Vendée soutient cet effort en animant un réseau de surveillance des envahissements des cours d’eau et zones de marais. La Fédération de Vendée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique est chargée à cet effet, d’établir notamment un état des lieux régulier fondé sur la consultation d’acteurs départementaux (DDTM, AFB, Polleniz …) mais surtout des gestionnaires locaux (Syndicat de Marais, Syndicat de Rivières, Institutions Interdépartementales, Etablissement Public, Communauté de Communes,…). Connaissant parfaitement leur territoire, ces structures permettent d’obtenir rapidement une information pertinente sur la présence et les risques de propagation des plantes aquatiques envahissantes. Ce sont par la suite, les interlocuteurs privilégiés, dans la mise en place de chantiers d’intervention.
En 2017, 22 structures participaient à ce réseau de suivi et de veille sur le Département de la Vendée avec la surveillance régulière de leur territoire vis à vis des plantes invasives avérées (de type Jussie) mais également des invasives potentielles ou à surveiller (par exemple la Crassule de Helms). Des outils de centralisation ou de synthèse (comme les bases de données départementales et les cartographies), ont permis d’améliorer la connaissance départementale sur les phénomènes de prolifération et sur l’analyse des moyens de contrôle et de gestion de ces plantes à mettre en place.
Une stratégie dans les interventions de gestion
A ce titre, en Vendée, l’ensemble de ce suivi a permis de dégager une stratégie départementale dans les opérations de gestion des plantes envahissantes en identifiant des zones prioritaires d’intervention (une 20aine sur le département). Les espèces invasives localisées sur ces secteurs, présentent toutes un risque fort vis à vis de la biodiversité ou pour les activités économiques. Le Département de la Vendée accompagne ainsi techniquement et financièrement les structures engageant des actions sur ces sites.
Afin de poursuivre ces actions, un défi important nous attend avec l’émergence de nouvelles espèces introduites. A cet effet, en Vendée, le Groupe Technique Départemental « Plante Envahissantes » poursuit la mise en place d’un réseau de vigilance sur l’apparition de toutes nouvelles espèces exotiques proliférantes.