La pêche du silure
Peuplant les eaux françaises à l’ère quaternaire, le silure glane migre ensuite plus à l’est face aux glaciations avant de réapparaître dans l’hexagone dans les années 1970. Après une phase d’expansion, le silure trouve aujourd’hui son équilibre dans les milieux pionniers.
Comme un carnassier :
Depuis une embarcation,
sa pêche peut se mettre en place au flotteur à l’aide de poissons vivants en guise d’appâts. Ces vifs peuvent également être présentés sur des gros fireball et diverses montures spécifiques à la verticale d’une embarcation dont les dérives sont contrôlées. Le clonk est un outil caractéristique du traqueur de silures ainsi que la technique de présentation dite « à soutenir », où le pêcheur soutient tresse en main un vif ou une jolie grappe de vers de terre. Les emplois de leurres sont également très efficaces pour débusquer les silures. En lancer-ramené, les cuillères ondulantes, les poissons nageurs et les gros leurres souples sont des valeurs sures historiques. En verticale, les shads d’une quinzaine de centimètres, les finesses, les slugs, mais aussi les jigs et les lames sont redoutables d’efficacité.
Depuis la berge,
les techniques spécifiques permettant le maintien d’un vif de belle taille sur un secteur bien précis à l’aide d’un brin cassant sont très prisées des pêcheurs de silures. Ces techniques dites de la « pêche à la bouée » ou « au cassant » permettent la capture régulière de gros spécimens. En plombée, à l’aide d’un système de plombée coulissante, fixe, ou d’une pierre perdue, l’emploie de flotteurs sous-marins permet de décoller les présentations du fonds et de les rendre plus facilement perceptible et attaquable par les silures. En pêche itinérante, la traque aux leurres reste passionnante et les combats mémorables.
Comme une carpe :
Moins développée en France que l’approche carnassière, les pêches en poste basées sur des amorçages avec des appâts de type carpe sont très efficaces pour capturer régulièrement des silures. En Espagne, la pêche au pellets est une institution à part entière et permet la capture de silures colossaux. Mise en place strictement depuis la berge où à l’aide d’une petite embarcation (barque, pneumatique), les stratégies de pêche mise en œuvre sont très similaires à celles bien connues des traqueurs de carpes. Bouillettes, Hybrides, Dumbells, Pop-ups, de 15 à 30mm, généralement composés d’arômes carnés, déjouent bien souvent la méfiance des silures. Il faut dire que le caractère opportuniste du silure et ses capacités sensorielles hors du commun explique sans conteste l’efficacité de ce type d’approche.
Comme une truite, un rotengle, ou un barbeau ?
Là où la pêche du silure est encore plus surprenante, c’est que certains passionnés ont adaptés leurs techniques de prédilections pour tirer profit du caractère omnivore et opportuniste de ce top-prédateur. Bien entendu, la robustesse du matériel est adaptée en conséquence. A ce petit jeu-là, la pêche à la mouche a le vent en poupe. Imaginez un silure de 2 mètres venir se retourner sur votre soie dans moins d’un mètre d’eau ! Sensations garanties. Au feeder, ce géant d’eau douce est capable de succomber à quelques grains de maïs bien présentés, ou à un petit carré de fromage à pâte cuite sur un montage quiver. En pêche au coup à la grande canne, deux trois croquettes pour chien « Frolic » glissées sur un montage au cheveu suffisent à entamer une bagarre des plus musclées : cramponnez-vous !
Article rédigé par un membre du Silure Glanis Association